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20 avril 2012 5 20 /04 /avril /2012 11:01

Chapitre 3 : Retrouvailles

 

 

Cela faisait un mois à peu près que j'étais à l'hôpital. Je me sentais bien. Le psychiatre m'avait fait mon ordonnance avant de partir. J'avais vu la psychologue. Nous avions beaucoup parlé de cet incident. Je vais mieux, je suis prêt à rentrer chez moi. Mon père est à l'accueil, il m'attend avec le sourire. L'infirmier de garde avec qui je suis très proche m'accompagne. Il me demande de lui donner des nouvelles de mon état quand je serais à la fac. En mettant mon manteau, je vois dans le couloir qui mène au service une fille en habit d'isolement, tout en blanc avec ces fameuses chaussures qui ressemblent à des chaussons, ouverts sur le dessus.

C'est Cécile. Elle est avec une infirmière qui me fait un signe au loin. Toutes les deux s'approchent. Elle ne me regarde pas, elle a la tête baissée. Elle me tend simplement un papier avec un  « Tiens » à peine audible puis elle s'en va. L'infirmier me tapote l'épaule et me souhaite bon courage. Dans la voiture, je regarde le papier : il y a écrit un numéro de téléphone et son nom.

Je n'appellerai jamais.


Je rentre à la fac début octobre et je retrouve Thomas. En plein forme, il me parle de son voyage pendant des heures. Il finit par me demander comment s'était passé mon séjour à l'hôpital psychiatrique. Je lui parle de cette fille, il n'y prête pas spécialement attention et me dit le plus naturellement du monde : « Elle doit être amoureuse c'est tout ». Je n'y avais même pas pensé. Je me suis longtemps demandé comment lui, avait pu faire le rapprochement. Nous n'en avons plus reparlé. Je pense à croire que ma rencontre avec Cécile n'était pas que le fruit du hasard car je la revis, enfin je crois.

 

Pendant la semaine de vacances de la Toussaint, Tom et moi étions allés à la Faculté des Sciences pour prendre un ouvrage dans leur bibliothèque. Sur le parking, je reconnais une fille qui ressemble à Cécile : même coupe de cheveux, même couleur, même taille. Elle n'a pas l'air de m'avoir vu, je fais celui qui ne l'a pas vu non plus. Toute la journée, j'ai été intrigué. Je me suis alors demandé si elle allait à l'université elle aussi et à quelle faculté pouvait elle être, pourquoi était elle ici, est ce qu'elle m'avais vu ? Je me suis posé ces questions tout au long de la journée. Le soir en rentrant chez moi, j'ai retrouvé le numéro qu'elle m'avait laissé à l'hôpital. Il était dans la poche de mon manteau, en boule.

J'ai appelé. Une voix éteinte m'a répondu, je n'ai pas reconnu sa voix. Je demande si c'est bien elle et celle-ci me répond par l'affirmative. Tout d'un coup, sa voix change de ton, elle a l'air plus joyeuse, je reconnais enfin son timbre. Elle avoue qu'elle avait fini par se faire à l'idée que jamais je ne l'appellerai. Elle me confirme qu'elle va à l'université des Sciences techniques mais que ce n'était pas elle ce jour là. Alors, elle me propose de la rencontrer le lendemain. Je ne sais pas quoi répondre et je m'embrouille un peu dans mes paroles avant d'accepter. En raccrochant, je me suis immédiatement demandé pourquoi j'avais accepté de la voir. Je n'avais qu'un mauvais souvenir d'elle, mais si elle allait à l'université, nous serions amenés à nous revoir peut être et j'avais besoin d'être rassuré rien qu'à cette éventualité.Si j'étais ammené à la revoir par hasard, je pense que la surprise aurait été trop grande.


Nous nous sommes vu le lendemain après midi, sur le parking de sa faculté. Elle m'a simplement serré le main. J'avoue pendant un moment, que j'avais pensé qu'elle me sauterait dessus. J'étais stressé et cela devait se voir car elle m'a dit qu'elle s'était renseignée sur mon trouble et qu'elle serait plus prudente. Je ne me suis même pas renseigné sur ce qu'elle avait mais je me souvenais qu'on avait abordé le sujet de la dépendance en cours de psychologie. Pour le moment rien ne me venait à l'esprit. Elle proposa que l'on aille prendre un café dans les alentours. À l'ombre des platanes, nous avons beaucoup discuter, calmement. J'avais pris un cachet avant de venir exprès mais en discutant, j'en ai finalement oublié un. Je me sentais bien, elle avait l'air d'être quelqu'un d'autre. Elle m'expliquait qu'elle avait eu une relation difficile avec son ex petit ami et que cela l'avait énormément affectée. Elle était très émotive et hypersensible. Je comprenais un peu mieux son état pitoyable à l'hôpital. Nous sommes resté une bonne heure au café avant de nous balader dans le parc municipal à l'ouest de la ville. Elle a dit m'apprécier beaucoup et que si elle m'avait donné son numéro, c'est parce que je lui avait tapé dans l’œil. Thomas avait raison. J'ai répondu que ce n'était malheureusement pas réciproque. Elle le savait mais elle voulait que l'on soit simplement ami. Je ne voulais pas lui dire non, après tout elle avait du vivre une mauvaise passe à l'hôpital et puis elle avait une si jolie robe et de si jolis cheveux, que j'avais envie de la revoir dedans. J'ai dis que j'étais d'accord pour que l'on soit amis. Elle avait l'air très heureuse à cette idée et pour le coup, je me suis sentis bien d'avoir une amie. J'ai tout de suite penser que je ne devrais pas me comporter avec elle comme je me comporte avec Tom.

Nous nous sommes quittés la dessus.

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  • : J'ai décidé d'ouvrir ce blog et de laisser mon témoignage sur ma vie en tant que schizoïde au quotidien. Il pourrait être utile à tous ceux qui souffrent de la même pathologie, afin de découvrir les autres sous un angle différent, ainsi qu'à leurs proches qui pourraient être à même de mieux les comprendre.
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