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11 mai 2012 5 11 /05 /mai /2012 00:59

Voilà environ 4 mois que nous vivons ensemble. Pour le moment, je dois dire que tout va bien, si ce n'est que nous sommes légèrement sous pression à cause de nos partiels en ce moment. Seulement, madame s'est mise en tête d'adopter.

Un chat.

Elle veut un gros chat à poils longs dans le genre du chat norvégien. Je n'ai rien contre le fait qu'elle veuille un chat, c'est son droit mais :

 

- Là maintenant, dans cet appartement ?  

- Ben oui.

 

 

Dans le petit appartement que l'on a, elle veut un chat. Au départ j'ai cru qu'elle voulais un chat mais chez elle, chez ses parents. Non, elle veut « son » chat. J'ai rien contre les chats, j'aime ça mais un chat à poils longs qui laisse dernière lui une traîné de poil à chaque bonds du canapé à la table tel une licorne arc-en-ciel dans mon petit appartement, là je dis non. Surtout que vu qu'elle veut trouver un boulot d'ici la fin de sa licence, je devrais m'en occuper.

 

- Heu non. Non non... pas ici en tout cas et non, je n'ai pas envie de m'occuper du chat toute la journée.

- Un chat c'est indépendant L. t'auras juste à lui mettre des croquettes. Et ça te fera de la compagnie.

- Oui mais pas dans mon...

- Mais de toute façon on déménage alors.

 

On déménage ? Première nouvelle, quand est ce qu'elle m'a pondu ça la caille ?

En fait, elle a fini par m'expliquer que depuis quelques jours, elle cherchait un appartement en vu d'obtenir son nouveau travail d'ici là. Un qui serait un peu plus grand pour avoir ma-pièce-rien-qu'a-moi et surtout plus d'espace pour la vie à deux. Je ne pensais pas qu'elle s'y était mis si vite à dire vrai. Donc je me retrouve avec une recherche d'appartement et une recherche de chat également. Moi qui suis lent à accepter le changement, je suis servis.

J'ai dis que l'appartement était un peu précipité, qu'il fallait plutôt qu'on attende vraiment qu'elle décroche son boulot, que je finisse tranquillement les modalités de mon année et puis qu'on pourrait chercher le chat cet été. Comme ça il serait bien mieux dans un nouvel environnement et on n'aurait pas à l'enmener pendant le déménagement.

Bizarrement, c'est passé comme une lettre à la poste.

  

- Oui mon chéri c'est vrai 

(mots pour mots)

 

Sans dec'.

Je lui ai demandé si elle avait changé son traitement. Elle m'a dit que non, un peu surprise, et qu'elle se sentait bien en ce moment. Je me demande ce que lui a dit son psy. En tout cas c'est une bonne chose : d'un côté je me sens apaisé de cette discussion constructive et de l'autre, je me sens un peu mieux avec elle. Je vois qu'elle change, c'est une chose si rare.

On ne peut changer personne mais elle arrive à se changer elle même et cela demande un énorme travail sur soi. Je ne la pensais pas capable d'une telle chose mais elle l'a fait. Je suis content que l'on prenne le bon chemin, tout les deux.

Enfin tout les trois bientôt.


 

- On prend un mâle ou une femelle ?

- Une fille. Je vais l'appeler Nikita.

- Comme la série que tu regardes en ce moment ? Original... Du moment que tu ne l'appelle pas Mérédith (Grey's Anatomy – je ne supporte pas cette série) moi ça me va. Au fait, j'ai pas le droit de donner mon avis là dedans ? J'aime bien...

- Si tu me dis Zelda c'est non.

 

 

Et merde.

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3 mai 2012 4 03 /05 /mai /2012 00:37

Les dépendants, qu'ils soient affectifs ou dépendants à un médicament ont tous un point commun : obtenir un soutient à outrance de la part d'autrui. Seulement voilà, moi qui suis antipathique au possible, je suis incapable d'accorder plus de cinq minutes un soutient à quelqu'un. D'une part, le dépendant a besoin de se sentir rassuré et conforté par son entourage, il est donc hors de question qu'il y ait brusqueries en tout genre. D'autre part, le sujet n'assume pas ses responsabilités et préfère que quelqu'un les prennent à sa place.

Que fait donc lorsqu'on est comme moi et qu'on vit avec un engin pareil ? (si elle m'entendait...)


Je dirais que c'est le système D au jour le jour. Elle peut être tout à fait normale pendant plusieurs jours voire plusieurs semaines et d'un seul coup, péter une durit. Alors la j'ai eu droit à : la crise de pleurs "Mais pourquoi tu pleures ?" →  "Je sais pas mais je suis triste" , la crise d'angoisse," Je vais pas m'en sortir, j'ai besoin d'appeler là et là bas tout de suite pour qu'on me dise si c'est bon" etc...

Le problème, c'est qu'elle attend que je fasse comme avec sa mère ou avec une de ses copines mais chez moi c'est programmé différemment donc au début, où elle avait encore du mal à comprendre mon cas, c'était le rodéo tous les soirs. Mais j'avais un avantage énorme : celui de ne pas rentrer dans son jeu.

 

Un soir, nous avons eus une discussion très mouvementée. C'était la veille de son premier jour de stage. Elle était en pleurs et n'arrêtait pas de me poser des questions sur son stage et sur elle. Elle voulait se sentir rassurée, que je l'embrasse. Je lui ai dis qu'elle devait se calmer d'abord, j'étais incapable de gérer la situation si elle ne se calmait pas. Je lui ai refusé son câlin, tout comme j'ai haussé la voix quand elle m'a dit que c'était de ma faute si elle pleurait. Elle pleurait seulement parce qu'elle se retrouvait toute seule à gérer une grosse pression.

Suite à cela, elle est partie chez sa mère trois jours.

J'ai eu tord de parler fort, je ne me mets jamais en colère mais je parle plus fort pour bien faire comprendre mes idées face à quelqu'un de borné. Je ne m'en suis rendu compte que le lendemain après y avoir repensé. C'est vrai, c'est une fille, c'est pas Tom. Elle a du mal avec l'affectif il faut que je fasse plus attention, je dois me montrer plus doux et plus gentil sinon elle risque de se faire des films. Je dois être attentif avec elle, voir quand elle ne va pas bien mais ne jamais rentrer dans le cercle vicieux de l'affectivité débordante.

Heureusement que cela ne risque pas d'arriver.

 

Et puis j'ai eu l'idée de lui faire une place dans mon carnet. Depuis, je note tout ce que je peux dedans : date d'anniversaire, couleur, plat favori, ce genre de chose... Ca marche bien pour le coup.

J'essaie d'agir par moi même, que je n'ai pas à lui demander dans une situation de malaise ce qu'il faut faire. C'est vrai que demander quoi faire lors d'un câlin intime, ça plombe d'ambiance.

Du coup, j'ai pris des leçons.


Vu que je me sentais incapable de demander ce genre de chose à ma mère, je me suis dirige vers mon infirmier de père. D'abord surpris puis amusé de ma question : « Papa, comment on s'y prend avec une fille pour lui dire qu'on l'aime alors qu'on n'y connais rien ? ». Il m'a finalement donné une réponse assez brouillonne. Je crois que j'aurais mieux fait d'aller voir ma mère. « Fils, un schizoïde à un problème affectif aussi gros que l'Australie et tu voudrais que je te file un coup de main ? Commence déjà par te souvenir de sa date d'anniversaire ce sera pas mal ». J'ai demandé pourquoi c'était si important de se souvenir d'une date d'anniversaire. Il m'a répondu de demander à ma mère. Je ne l'ai pas encore fait.

J'ai finalement accepté l'aide maternelle, bien qu'en lui demandant, je ressemblais plus à une tomate sarde qu'a moi même. Bizarrement, elle ne fut pas surprise du tout et trouva cela totalement normal. Au fil de la conversation, elle m'expliqua comment se montrer gentil, charmant, les choses à ne surtout pas dire et là, elle voit ma mine déconfite et s'arrête.

- « Ca va pas ? »

- « J'ai pas pris mon carnet ».

J'ai retenu tout de même pas mal de chose que j'ai notés par la suite pour être bien sur de ne pas commettre d'impairs.

 

Si aux yeux d'une personne normalement constituée cette attitude peut paraître ridicule, elle est pour moi essentielle. Je souhaite réellement m'améliorer dans mes relations avec les autres car si je reste dans ma coquille, bien sur que je suis réconforté, mais je suis aussi en plein dans l'impasse. Si je reste casanier, je ne pourrais jamais m'en sortir et avoir une vie affective "normale". Pour mon ami schizophrène, Tom, avoir une vie normale n'est pas important. Pour lui, vivre lui suffit et surtout se trouver une raison de vivre par n'importe quel moyen. Je me rends aujourd'hui compte que son cas est bien plus grave que ça en à l'air.

Il y a toujours quelqu'un qui est plus dans la mouise que nous le sommes. Ce que j'ai n'est qu'un trouble de la personnalité qui ne pourra jamais totalement disparaître, mais qui peut aller vers le mieux. Tom sera toujours schizophrène et enfermé dans sa bulle.

Cécile sera toujours dépendante affective et aura constamment besoin de quelqu'un près d'elle sous peine de sombrer dans une dépression profonde. Je me demande ce qu'il va se passer lorsque sa mère viendra à mourir. Si ça se trouve, elle ne sera plus avec moi mais quand même, je me le demande. Je ne sais pas si elle s'est déjà poser la question. En tout cas, vivre avec elle fut une catastrophe au départ mais à l'arrivée, je ne regrette rien.


Je crois que je commence à comprendre ce que « aimer » veut dire. Il ne s'agit pas seulement d'une combinaison chimique dans le cerveau et d'une sécrétion d'hormone dans le corps. Moi qui en temps normal ne ressent rien, commence à avoir un peu chaud au cœur.

Je me demande si c'est ça que l'on appelle l'amour.

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26 avril 2012 4 26 /04 /avril /2012 11:43

Lundi, je suis retourné voir mes parents. Ils habitent en périphérie de la ville et puisque mon paternel est en congés, on va en profiter pour faire une sortie tous ensemble. J'ai encore ma chambre là bas, même si ma petite sœur la convoite. Le pater a prévu d'aller chez ses parents qui ont une très grande maison et où il y a un immense bois près de chez eux, idéal pour des balades en forêt. Sauf que depuis que je m'y suis perdu étant petit, je l'ai mauvaise ce bois.

Enfin tant pis, le lendemain, nous devions aller nous promener. Mes grands-parents sont toujours très heureux de me voir, même s'ils ne me voient que quelques jours par ans. Ma grand mère (que je dois impérativement appelé « Mama », j'expliquerais peu être une autre fois) en profite pour me faire des pâtisseries à foison, prétextant que je suis trop maigre et que je ne mange rien à la fac. Je lui ai dis que j'avais une copine qui me faisait à manger. Elle est rassuré et s'imagine déjà mariage et petits enfants. Si elle savait que Cécile sait à peine faire cuire des pâtes (non mais c'est vrai... et elle le reconnait). C'est beau de rêver Mama.


Nous partons mardi matin à 9h tapante. Je fais la tronche parce qu'il a fallu que je me lève tôt et forcément, j'ai l'humeur d'un ours des cavernes. Ma sœur aussi a du mal, ça doit être de famille finalement. Ouvrant la marche : mon père et son éternel chapeau de pêche à la con, mais qui permet de bien le reconnaître au milieu de la végétation, et mon grand père qui fait sa leçon sur la nature à mes petites sœurs. Je dois dire que c'est grâce à lui que je sais reconnaître pas mal de champignons car il a fait la même chose pour moi à leurs ages. Je marche juste derrière aux côtés de ma mère et de ma grand mère qui elle, me pose beaucoup de question auxquelles je réponds, comme d'habitude, par un « hum », « oui », « non », « ouais », « hun hun ». Finalement, elle me traite d'âne et me demande de répondre autre chose. Je fais un effort Mama.

Il est 10h30, ma frangine a mal aux pieds et demande une pause. Accordée par le pater qui a un besoin pressant, moi aussi. Désolé le chêne centenaire.

On continue quelques mètres de plus et on finit par trouver des tables à pique-nique où l'on s'installe. Nous mangeons tranquillement. Tout le monde discute mais je reste sensiblement à l'écart, je ne prends pas part à la conversation à moins que l'on m'y invite. Je suis resté dans mon coin le repas durant, seul la plus petite de mes sœurs est venue pour que je lui fasse une sculpture en cire de Babybel. Ma famille à l'habitude maintenant.

Au bout d'une bonne grosse heure, le repas se termine enfin. Je me retrouve seul avec ma mère. Cela faisait bien longtemps que ce n'était pas arrivé. Je profite de cet instant pour lui demander certaines choses sur mon enfance qui sont bien trop anciennes pour que je m'en souvienne.

 

 

- Est ce que tu te souviens quand j'étais à Jean Moulin (mon école primaire) si j'avais des amis ?

Oui. Oui tu jouais avec les autres enfants dans la cour mais tu n'a jamais ramené quelqu'un à la maison. Ou alors si, le petit garçon avec des lunettes toutes rondes et une coupe au bol, non ?

  

- Je m'en rappelle pas. Non je crois que tu confonds. Je ne me souviens que de Tom de cette époque là, c'est pour ça que je te demande.

Tu jouais avec tout le monde, tu t'entendais bien avec les autres j'ai jamais eu de problèmes avec toi. E. (ma plus petite sœur) c'est un vraie boucan ! Toi, t'étais calme, doux comme un agneaux on a jamais eu de problèmes et tu aimais bien aller à l'école. Tu adorais les cahiers de vacances. J'ai dépensé une fortune dans ces cahiers, t'en faisais des dizaines pendant les vacances et ça te plaisait.

 

Pourquoi t'as pas voulu me mettre au collège ?

Tu sais très bien pourquoi et le psy était d'accord avec moi.

 

En fait oui je le savais bien. J'étais tellement mal lors de mon entrée en 6ème que l'on m'a retiré du système dès le premier trimestre. Ma mère en avait discuter avec le psy et ils en étaient arrivés à la conclusion suivante : où je prenais des antidépresseurs et retournais au collège ou bien c'était le cmp en alternance avec l'école à la maison. Ma mère a choisi la seconde option. Le psy était aussi de son avis car me faire prendre de tels médicaments si jeune, tout les deux avaient des réticences. Je remercie ma mère de ce juste choix.

 

Bilan de la journée : j'ai eu des courbatures puisque mon père nous a fait gambader comme des cabris. Il marche mais ne prend pas le temps de regarder le paysage et il faut suivre sinon il rouspète. Quand à Mama, elle a eut droit à une belle ampoule aux pieds et à une écharde.

Pour ma part, sortir avec les autres ne m'a fait ni chaud ni froid, j'ai suivis pour ne pas rester seul à la maison et que tout le monde pense que je suis un ermite. Je n'avais pas envie de cette randonnée mais elle ne m'a pas fait peur. Après tout, nous étions en famille. Je n'ai toujours pas pu nouer des liens plus solides avec mes deux sœurs, je n'y arrive encore pas mais je progresse doucement. Mon père m'a, encore une fois, posé 36 questions sur mes médicaments pour voir s'il n'y avait pas de problème.

 

Je suis repartis chez moi hier après midi. J'ai du ramener le vent qu'il y avait sur la côte...

En rentrant, Cécile n'était pas à l'appart, elle m'avait laissé un mot disant qu'elle était chez sa mère. Je me doutais bien qu'elle ne resterait pas seule à l'appartement. Je l'ai appelé en entrant et elle est revenue le soir même. Etant donné qu'elle a fini son stage, elle est bien moins stressée qu'avant et donc me stresse moins aussi, mais elle prépare sa soutenance. Je dois corriger son rapport d'une 20aines de pages en plus de réviser mes partiels.

Je pense que je ne vais pas être disponible avant un long moment...

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24 avril 2012 2 24 /04 /avril /2012 18:45

Chapitre 5 - Situation initiale

 

 

Mi janvier, elle demande à emménager chez moi. Elle voulait se sentir près de moi. Vu que j'aimais bien être avec elle, j'ai dis oui.

Elle a commencé par ramener des affaires tout doucement. Elle dormait sur le canapé lit, en effet je n'étais pas prêt à ce que l'on dorme ensemble. Seulement, c'était différent de la relation que l'on entretenait lorsqu'on se voyait à la fac. Elle circulait partout où elle voulait, elle rangeait les courses donc pouvait voir le contenu des placards, se faisait de la place pour mettre ses affaires à tel point que mon lavabo était envahit de produits de beauté en tout genre. J'étais en train de perdre tout les repères dans ce que je considérais encore comme « mon chez moi ». Quand elle était dans l'appartement, j'angoissais parce que je ne savais pas comment réagir si elle faisait quelque chose. Elle me collait tout le temps lorsque nous étions sur le sur le canapé. Je pensais qu'elle voulait que l'on est des rapports sexuels et je n'étais pas prêt du tout, je n'en n'avais même pas envie. Les câlins me suffisaient.

Puis elle s'est mise à jouer les tyrans. Elle m'a acheté un téléphone portable pour que je puisse la joindre et surtout, qu'elle puisse me joindre. Etre joignable partout ne me plaisait pas du tout, c'était comme entrer dans mon intimité à tout moment de la journée. Au début, je répondais à quasiment tous les textos qu'elle m'envoyait mais un jour, je n'ai pas répondu de toute la journée. En rentrant le soir, elle était en pleurs, pensant que je ne l'aimais plus, que j'allais la quitter. Je lui ai dis que je ne savais même pas ce que c'était d'être amoureux, que je n'étais pas amoureux d'elle. Elle l'a très mal pris et est partit chez sa mère.

Elle ne reviendra que trois jours plus tard. Elle s'est excusée et ne voulait pas que je parte. Je lui ai expliqué que si elle voulait que l'on reste ensemble il fallait que l'on fasse quelque chose car pour moi, la situation était devenue beaucoup trop stressante, trop d'angoisse au quotidien.

 

Devant les faits, nous sommes alors allés voir ma psychologue ensemble. Encore une fois, la dépendance de Cécile prenait le dessus dans qu'elle s'en rende compte. Ce comportement était pourtant typique des dépendants comme elle mais tout comme les autres, elle ne s'en était pas rendue compte et moi, ça m'affectait beaucoup. La voir pleurer m'angoissais encore plus, je ne pouvais plus tenir avec elle dans les parages.

Après la séance et les explications du psy, l'ambiance est revenue au beau fixe à l'appartement. Cécile c'était rendu compte d'une chose : que c'était elle qui avait détruit ses relations. Elle ne voulait pas recommencer, elle voulait rester avec moi et je voulais retrouver la relation que l'on avait avant qu'elle ne vienne chez moi. Elle a donc écouté son psychologue et s'est occupée d'elle tout en lâchant prise sur moi. Elle s'est mise à respecter mon espace personnel d'elle même, sans que je n'ai eu besoin d'intervenir. Je retrouvais mon appartement tel que je l'avais auparavant. Tout d'un coup je me sentais bien mieux. Elle s'est fait plus discrète dans ma vie. Pour la première fois, elle est allée chez le coiffeur et s'est maquillée : elle voulait me plaire. Je lui ai dis qu'elle me plaisait déjà telle quelle était mais cela lui faisait plaisir à elle aussi. Elle se plaisait.

Depuis ce jour, elle n'a plus crié, ne s'est plus mise en colère. Il faut dire que son nouveau traitement y est pour quelque chose aussi. Je me sentais bien et j'avais décidé, en contrepartie de ses efforts, car je voulais qu'elle reste avec moi. J'ai fais une petite place dans mon carnet rien que pour elle. J'ai noté sa couleur préféré, ce qu'elle aime manger, sa date d'anniversaire, le prénom de ses parents bref tout ce qui me paraissait inutile au début mais qui finalement est important dans une vie de couple.

 

Même si je n'ai pas encore acquis tous les automatismes de la vie quotidienne, j'apprends petit à petit ceux de la vie à deux. J'ai même fait un projet : celui de terminer ma licence et de trouver du travail. Elle aussi, espère qu'après son stage elle sera embauchée. Elle négocie ça avec cœur et en parle souvent à sa mère qui l'encourage dans ses démarches.

Ma mère elle, est fière de moi. Elle me l'a dit, au téléphone. Elle pense qu'être en couple me fait du bien. C'est une épreuve à passer dans la vie. Ce n'est pas facile car la vie à deux demande des sacrifices dans les deux camps mais elle m'expliquait que c'était ça, vivre. Tenter des expériences même si on les rate. On pourra toujours recommencer un jour ou l'autre.

Pour le moment, tout va bien. Cécile voudrait que l'on prenne un autre appartement, plus grand, une fois qu'elle aura du travail. Elle m'a dit que comme ça, je pourrais avoir une pièce rien que pour moi où je pourrais mettre mes affaires. Cela m'a enchanté, encore plus quand c'est elle qui l'a proposé puisque je n'y avais même pas pensé. J'ai été d'accord pour qu'on déménage dès que possible mais j'ai vite repenser à Tom qui habite l'étage du dessus. Il sait que Cécile vit avec moi mais il ne sait pas qu'elle est ma petite amie maintenant. Du moins, je ne sais pas si c'est une idée concraite dans son esprit. Je suis récemment allé le voir pour discuter de tout ça. Il n'est pas violent, mais je ne voudrais pas que la présence de Cécile lui fasse du tord. Il m'a dit que si j'avais une petite copine, il devrait essayer d'en avoir une aussi. Etonné, je lui demande pourquoi, lui qui ne s'est jamais intéressé aux filles jusque là. Il m'a répondu que puisqu'on fait des expériences ensemble, ceci en était une. Je lui ai rétorqué que c'est une expérience qui risquait de durer longtemps, je n'allais pas la laisser comme ça. Aucune importance, si je tentais l'expérience « copine » alors pourquoi pas lui. Je ne sais vraiment pas comment une fille va réagir face à un type pareil mais comme dit mon père :  « on trouve toujours chaussures à son pied ». Après tout, il y avait bien une fille en sociologie qui avait eu de l'intérêt pour lui mais il n'avait jamais donné suite.

Je ne sais pas s'il est déjà allé lui parler mais il a du prendre ce paramètre en compte. Si je déménage, il m'a simplement dit de lui donner mon adresse pour qu'il puisse venir me voir ainsi que mon numéro de téléphone et si possible, de ne pas quitter la ville. Bien sur, je n'ai pas l'intention de quitter la ville. Il l'a plutôt bien prit. J'espère qu'il ne se voile pas la face. Je compte bien contrôler tout cela.


Pour le moment, nous sommes bien. Pourvu que ça dure.

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21 avril 2012 6 21 /04 /avril /2012 12:12

Chapitre 4 : Premier baiser

 

 

Dans les semaines qui suivirent, nous nous vîmes tous les week-end. On parlait beaucoup de la fac, elle me parlait de ces stages qu'elle allait faire bientôt. Je lui parlais de ce que j'aimais. J'avoue que je ne retenais pas grand chose que ce qu'elle me disais, mais elle avait l'air heureuse de me voir à chaque fois. J'ai demandé à Tom ce qu'il en pensait. Il m'avait dit que cela n'avait aucune importance que je vois quelqu'un d'autre que lui, nous étions toujours amis et à ses yeux c'est tout ce qui comptait. Même une fille, cela lui était complètement indifférent.


Au début du mois de Décembre, tout est allé plus vite. Cécile et moi nous voyions plus souvent, elle venait me voir à mon appartement. Nous sommes allés un soir au cinéma avec Tom et un de ces ami à elle, nous allions ensemble étudier à la bibliothèque. Je me suis surpris à la trouver jolie. Elle avait des cheveux toujours bien coiffés et portait des lunettes pour lire sur l'ordinateur.

Elle me proposa alors une sortie au marché de Noël, que j'ai accepté. La plupart des propositions de sortie venaient d'elle et je n'avais jamais encore dis non. Nos sorties se passaient toujours bien, je ne cherchais pas à les éviter. Elle cherchait un cadeau pour son petit frère et je me suis dis que je devrais faire de même pour mes petites sœurs. Nous avons flâner pendant des heures.

Il faisait nuit, nous nous étions bien baladés et je me proposais de la raccompagner chez elle. Je la dépose pas très loin de sa maison, je l'ai aidé à sortir ses paquets du coffre. Au moment de nous dire au revoir, je l'ai regardé dans les yeux et elle aussi. J'ai cru qu'elle allait pleurer parce qu'ils étaient humides mais il n'en n'était rien. Nous nous sommes embrassés pendant un moment. J'ai aimé même si j'avais les pieds qui s'enfonçaient dans la neige, j'ai aimé. Elle avait mis ses bras derrière mon cou, j'avais fermé les yeux sans réfléchir. A la fin du baiser, elle partit en direction de sa maison en contrebas, sans rien dire. Je l'ai suivis du regard, elle m'a fait un salut de la main avant de rentrer. Je suis resté là jusqu'à ce qu'il recommence à neiger.


Plus tard, j'ai appelé ma mère pour lui raconter ce qu'il c'était passé. Elle a rigolé au téléphone comme une gamine de 16 ans. Elle était contente pour moi, elle m'a dit : « C'est bien, c'est bien ! ». Moi, je ne savais pas si c'était bien mais je sentais qu'il y allait avoir des changements.

Nous ne nous sommes plus vu durant toutes les vacances de Noël. Elle a repris contact début janvier, pendant que j'étais en partiel à la fac. Nous nous sommes revus après une épreuve, elle m'a embrassé encore une fois, comme si c'était une chose devenue normale. Elle m'a demandé après si j'étais contrarié. J'ai répondu que non, j'avais apprécié au contraire. Elle était ravie. Depuis ce jour, elle me faisait des câlins, se collait à moi jusqu'au jour où elle m'a demandé : « On est ensemble alors ? ». Je ne voyais pas où elle voulait en venir mais elle m'a expliqué qu'elle aimerait bien que l'on forme un couple tout les deux, que je devienne son petit ami. J'ai demandé pourquoi, elle m'a répondu que les simples amis ne s'embrassent pas comme on le fait. C'est vrai, alors on devait bien former un couple finalement. Nous étions officiellement ensemble, si je puis dire. Suite à cela, elle émit le souhait de venir habiter avec moi. J'étais plus près de sa fac qu'elle ne l'était en étant chez ses parents et puis, je ne pensais pas que cela allait changer grand chose.


Je me trompais.

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20 avril 2012 5 20 /04 /avril /2012 11:01

Chapitre 3 : Retrouvailles

 

 

Cela faisait un mois à peu près que j'étais à l'hôpital. Je me sentais bien. Le psychiatre m'avait fait mon ordonnance avant de partir. J'avais vu la psychologue. Nous avions beaucoup parlé de cet incident. Je vais mieux, je suis prêt à rentrer chez moi. Mon père est à l'accueil, il m'attend avec le sourire. L'infirmier de garde avec qui je suis très proche m'accompagne. Il me demande de lui donner des nouvelles de mon état quand je serais à la fac. En mettant mon manteau, je vois dans le couloir qui mène au service une fille en habit d'isolement, tout en blanc avec ces fameuses chaussures qui ressemblent à des chaussons, ouverts sur le dessus.

C'est Cécile. Elle est avec une infirmière qui me fait un signe au loin. Toutes les deux s'approchent. Elle ne me regarde pas, elle a la tête baissée. Elle me tend simplement un papier avec un  « Tiens » à peine audible puis elle s'en va. L'infirmier me tapote l'épaule et me souhaite bon courage. Dans la voiture, je regarde le papier : il y a écrit un numéro de téléphone et son nom.

Je n'appellerai jamais.


Je rentre à la fac début octobre et je retrouve Thomas. En plein forme, il me parle de son voyage pendant des heures. Il finit par me demander comment s'était passé mon séjour à l'hôpital psychiatrique. Je lui parle de cette fille, il n'y prête pas spécialement attention et me dit le plus naturellement du monde : « Elle doit être amoureuse c'est tout ». Je n'y avais même pas pensé. Je me suis longtemps demandé comment lui, avait pu faire le rapprochement. Nous n'en avons plus reparlé. Je pense à croire que ma rencontre avec Cécile n'était pas que le fruit du hasard car je la revis, enfin je crois.

 

Pendant la semaine de vacances de la Toussaint, Tom et moi étions allés à la Faculté des Sciences pour prendre un ouvrage dans leur bibliothèque. Sur le parking, je reconnais une fille qui ressemble à Cécile : même coupe de cheveux, même couleur, même taille. Elle n'a pas l'air de m'avoir vu, je fais celui qui ne l'a pas vu non plus. Toute la journée, j'ai été intrigué. Je me suis alors demandé si elle allait à l'université elle aussi et à quelle faculté pouvait elle être, pourquoi était elle ici, est ce qu'elle m'avais vu ? Je me suis posé ces questions tout au long de la journée. Le soir en rentrant chez moi, j'ai retrouvé le numéro qu'elle m'avait laissé à l'hôpital. Il était dans la poche de mon manteau, en boule.

J'ai appelé. Une voix éteinte m'a répondu, je n'ai pas reconnu sa voix. Je demande si c'est bien elle et celle-ci me répond par l'affirmative. Tout d'un coup, sa voix change de ton, elle a l'air plus joyeuse, je reconnais enfin son timbre. Elle avoue qu'elle avait fini par se faire à l'idée que jamais je ne l'appellerai. Elle me confirme qu'elle va à l'université des Sciences techniques mais que ce n'était pas elle ce jour là. Alors, elle me propose de la rencontrer le lendemain. Je ne sais pas quoi répondre et je m'embrouille un peu dans mes paroles avant d'accepter. En raccrochant, je me suis immédiatement demandé pourquoi j'avais accepté de la voir. Je n'avais qu'un mauvais souvenir d'elle, mais si elle allait à l'université, nous serions amenés à nous revoir peut être et j'avais besoin d'être rassuré rien qu'à cette éventualité.Si j'étais ammené à la revoir par hasard, je pense que la surprise aurait été trop grande.


Nous nous sommes vu le lendemain après midi, sur le parking de sa faculté. Elle m'a simplement serré le main. J'avoue pendant un moment, que j'avais pensé qu'elle me sauterait dessus. J'étais stressé et cela devait se voir car elle m'a dit qu'elle s'était renseignée sur mon trouble et qu'elle serait plus prudente. Je ne me suis même pas renseigné sur ce qu'elle avait mais je me souvenais qu'on avait abordé le sujet de la dépendance en cours de psychologie. Pour le moment rien ne me venait à l'esprit. Elle proposa que l'on aille prendre un café dans les alentours. À l'ombre des platanes, nous avons beaucoup discuter, calmement. J'avais pris un cachet avant de venir exprès mais en discutant, j'en ai finalement oublié un. Je me sentais bien, elle avait l'air d'être quelqu'un d'autre. Elle m'expliquait qu'elle avait eu une relation difficile avec son ex petit ami et que cela l'avait énormément affectée. Elle était très émotive et hypersensible. Je comprenais un peu mieux son état pitoyable à l'hôpital. Nous sommes resté une bonne heure au café avant de nous balader dans le parc municipal à l'ouest de la ville. Elle a dit m'apprécier beaucoup et que si elle m'avait donné son numéro, c'est parce que je lui avait tapé dans l’œil. Thomas avait raison. J'ai répondu que ce n'était malheureusement pas réciproque. Elle le savait mais elle voulait que l'on soit simplement ami. Je ne voulais pas lui dire non, après tout elle avait du vivre une mauvaise passe à l'hôpital et puis elle avait une si jolie robe et de si jolis cheveux, que j'avais envie de la revoir dedans. J'ai dis que j'étais d'accord pour que l'on soit amis. Elle avait l'air très heureuse à cette idée et pour le coup, je me suis sentis bien d'avoir une amie. J'ai tout de suite penser que je ne devrais pas me comporter avec elle comme je me comporte avec Tom.

Nous nous sommes quittés la dessus.

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17 avril 2012 2 17 /04 /avril /2012 23:53

Nous sommes en avril, je vis avec elle depuis 4 mois.

 

Ce matin, le réveil a sonné à 8h.

Nous sommes Mardi, Cécile doit être au labo pour son stage à 10h, comme depuis une semaine maintenant. J'ai entendu le réveil mais comme d'habitude je n'ai pas envie de me lever dans l'immédiat. Les volets de la chambre laissent passer les premiers rayons du soleil. Dehors, il fait beau et chaud pour un mois d'avril. Elle vient se coller dans mon dos, m'embrasse le cou simplement parce que cela lui plaît. Au début, je n'aimais pas ce geste mais aujourd'hui il m'arrive d'aller le chercher. Je grogne pour dire que je suis réveillé et elle glousse. Elle n'aime pas que je l'ignore trop longtemps alors elle me retourne sur le dos et se met sur moi de tout son poids pour me dire « bonjour ». J'aime pas quand elle fait ça mais je ne dis rien. Elle le sait bien, elle veut juste me taquiner. Nous nous faisons un câlin, je suis entreprenant et elle aime ça. C'est elle qui m'a apprit ce qu'elle aimait : lui caresser le dos, l'embrasser sur l'os de la mâchoire puis descendre dans son cou. Je lui dis que si l'on continuait comme ça elle allait être en retard. Finalement elle se lève. Je préfère couper court le matin, je ne suis pas assez dans mon assiette pour que nos jeux amoureux aillent plus loin.

 

Je l'entend boutiquer dans la cuisine, elle doit faire du café ou bien chercher les filtres. Je me lève à cause de l'odeur qui me fait envie. Elle a trouvé les filtres, enfin. Elle est déjà dans la salle de bain en train de se préparer, j'allume la télé et me colle sur le canapé avec un mug de café dans une main et un pain au chocolat dans l'autre. William Leymergie est trouble vu d'ici mais c'est normal, il va falloir que je prenne mes médicaments une fois le petit déjeuner ingurgité. D'ici, j'entends Cécile faire des allers et venues entre la salle de bain, la chambre et la cuisine le tout, avec la délicatesse d'un troupeau de brontosaures. Elle fait tout en même temps, ne prend jamais le temps de faire quelque chose puis de passer à une autre ensuite. Elle passe devant moi, pestant parce qu'elle ne trouve pas son sac. Je dis alors à Miss Bordélique qu'il est toujours au même endroit sur le porte manteaux, mais sous les manteaux. Elle le retrouve, son téléphone aussi par la même occasion. Incroyable qu'après tout ce temps passé ensemble elle je sache toujours pas où elle range son sac à main d'un jour à l'autre.

Il est 9h, elle est prête. Elle sent bon, elle est bien coiffé et maquillée, chose qu'auparavant elle ne faisait pas. Elle s'installe à côté de moi et mange un biscuit qu'elle trempe dans mon café. Nous regardons la télé pendant un court instant, elle doit descendre pour ne pas rater son bus. Elle se lève et me dit au revoir. Je l'embrasse par réflexe à présent, c'est un automatisme acquis et ça ne me dérange plus. A la porte, elle me dit de venir la chercher à 17h, je réponds que j'aurais un peu de retard suivis d'un « bisou ma chérie », qu'elle aime tant. Je sais maintenant comment l'accueillir et lui dire au revoir sans paraître rustre.


Ma journée à moi commence.

Sur la table de la cuisine, mes médicaments. Je commençais à trembler de plus en plus, il était tant que je les prenne. Mes anxiolytiques, mes vitamines car je suis en carence constante, depuis quelques temps j'essaie un antidépresseur mais je n'aime pas beaucoup ces choses là. En général je suis bien plus mal en les prenant. J'ai pour projet d'arrêter d'ici la fin de la semaine. Je fais une toilette rapide et je m'habille. Je vais chercher mon voisin du dessus pour aller à la fac. Il est encore en caleçon lorsqu'il m'ouvre la porte. J'entre chez lui et je l'attends. Je lui demande ce qu'il était en train de faire. Il me répond qu'il s'est levé à 4h pour finir un projet personnel qui n'avait rien à voir avec la fac mais qui lui tenait à cœur et qu'il s'était rendormi il y a une heure. On part avec un quart d'heure de retard.

 

On arrive en cours magistral. Il a déjà commencé, nous nous installons derrière les autres. Mon ami schizophrène n'a aucune difficultés à prendre les cours, tout l'intéresse et il note scrupuleusement tout ce que dit le professeur. Même les hypnotiques qu'il prend d'habitude ne l'empêche pas d'être actif. Pour ma part, je suis plus difficilement même si ce que dit le prof m'intéresse autant. Ma concentration est moindre et mes notes sont maigres. Le cours se termine, il est exactement midi. Nous allons manger au restaurant universitaire. On discute pendant ce temps, je prend un peu de temps pour moi aussi en rêvasant. Je laisse volontiers mon esprit vagabonder. Nous reprenons les cours à 13h. Les TD sont plus compliqués à suivre car un élève fait son exposé et je dois prendre des notes assez vite. J'y arrive cependant mieux que ce matin, j'arrive même à poser une question au prof. Ma copine m’envoie un message pour dire qu'elle est en pause et qu'elle aimerait qu'on fasse des patates au four ce soir. Va pour les patates au four. Auparavant, je ne répondais pas tellement à ses messages, maintenant j'aime bien le faire et au moins elle ne me harcèle plus. Les cours s'enchaînent jusqu'à 17h sans problèmes, si ce n'est que j'ai renversé mon café, dommage.

 

Avec Tom, je vais chercher Cécile au labo. J'arrive en retard mais elle est toujours à l'intérieur en train de discuter avec une dame qui devait être la secrétaire. Je lui téléphone, lui demandant si je ne devais pas plutôt repasser demain. Elle rit, salue la dame du labo et court jusqu'à la voiture. Elle s'assoit à côté de moi et me fait un bisou avant de saluer mon ami, avec qui elle s'entend bien je dois dire. Nous rentrons à la maison. Elle va s'écrouler sur le canapé. J'ai failli prendre une ballerine dans visage, au passage. Je me mets sur le canapé avec mon ordinateur et je vais sur internet. L'heure tourne, je vais jouer un peu de harpe, elle va faire à manger. Elle me demande de l'aide pour éplucher les légumes et je viens, même si je n'ai qu'à peine toucher les cordes. Je préfère venir l'aider plutôt que de la laisser faire tout toute seule. Pommes de terre, tomates, poivrons, oignons, et au four. Pendant ce temps, on discute de notre journée et je l'écoute. Je retiens certains détails, réplique, lui parle de mes cours. On a une discussion construite. Elle est en train de couper les légumes sur le plan de travail, dos à moi. Je me lève et passe mes mains tout son t-shirt et sur son ventre en l'embrassant dans le cou. Mes cheveux la chatouille et elle gigote comme une anguille. Même si elle me dit d'arrêter, je sais qu'elle aime ça et pour le coup moi aussi. J'aime sentir le contact de sa peau et respirer son odeur, celui de son cou. Ce n'est pas celle de son parfum, c'est son odeur à elle. J'arrête finalement de la taquiner et je vais reprendre un quart de mon anxiolytique, le sixième aujourd'hui. J'ai envie de me faire un dessert. Je fais un dessert thai que j'aime bien d'habitude.

De la cuisine, je la vois véhiculer dans l'appartement, ranger, se changer, contrôler le repas. Elle ne me parle pas mais n'arrête pas de râler parce qu'elle a oublié un truc ou qu'elle n'arrive pas à fermer la porte du placard. Finalement, on mange en regardant la télé. Elle passera la moitié de la soirée au téléphone avec sa mère, moi en train de comater sur le canapé. Vers 22h, elle met à jour son rapport de stage. Elle me demande ou j'en suis avec mon dossier. Merde, j'ai oublié. Les cours finissent samedi, j'ai intérêt à bosser plus vite. L'envie d'entreprendre des choses me manque cruellement. Je fais de la table du salon mon QG et je bosse deux heures. Je commence à fatiguer, Cécile aussi. Elle va se mettre au lit avec un livre, moi avec mon PC.

Je finis d'écrire ces quelques lignes lorsqu'elle éteind la lumière.

Je crois que je vais faire pareil.

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17 avril 2012 2 17 /04 /avril /2012 12:12

Vu que l'on n'est pas schizophrène mais que l'on a tout de même certains troubles proches, comment ça se passe pour la prise de médicaments ?

 

 

→ Les neuroleptiques ne sont pas utiles. Lorsque l'on a un trouble schizoïde, il n'y a ni hallucination ni perte du contrôle de soi même seulement, on est souvent très angoissé et très stressé. Pour ce qui est de la connection à la réalite, nous sommes connectés mais dès fois, il arrive que le cable soit mal branché, mais il ne se débranche jamais.

 

→ Les antidépresseurs sont parfois prescris. Comme beaucoup, les personnes atteintes de troubles schizoïdes sont sujettes à la dépression. Des antidépresseurs peuvent aider si le sujet en a réellement besoin mais ne sont pas donnés de manière systématique.

 

→ Les anxiolytiques aident à lutter contre les angoisses et le stress. Il sont le plus souvent prescris à la demande du patient ou au vu de ton état général.

 

En gros, un trouble schizoïde ne se traite pas par voie médicamenteuse. La grande majorité de la thérapie se contente de sociabiliser et de remettre le patient en confiance avec autrui. C'est donc un travail de longue haleine, avec un psychologue la plupart du temps, qui peut durer longtemps.

 

 

 

Voyons un peu comment ça c'est passé pour moi.

 

Etant donné que j'angoisse et que je stress beaucoup, je prends des anxiolytiques. J'en ai essayé plusieurs au cours de ma vie : Stresam, Xanax, Lysensia, Lexomil... j'ai même essayé les antidépresseurs mais là, c'était trop fort pour moi. J'étais plus mal qu'avant. Je carbure donc à ça depuis que je suis ado, en changeant les doses ou les molécules en fonction de mes besoins.

 

Pour ce qui est de la thérapie, ma psy me fait faire beaucoup d'activités de groupe.

Nous sommes donc cinq ou six schizoïdes assis en table ronde avec la psy qui propose des activités et des jeux. Cela peut paraître enfantin mais c'est bien comme cela que l'on arrive à interagir avec les autres.

Les jeux varient. Des fois, la psy nous demande d'avoir une conversation anodine avec un autre patient ou elle même. Parfois, des infirmiers se prêtent au jeu. Elle analyse nos paroles et le ton que l'on prend, la durée de la prise de parole également, puis fait un bilan. A travers ce jeu, elle m'a appris les codes du comportement en société autrement dit : serrer la main à quelqu'un pour se présenter, dire "bonjour" et "au revoir"," merci" pour un service rendu et répondre "de rien" lorsque ce service ne nous a pas dérangé etc... Ma mère me l'a apprit aussi lorsque j'étais môme, comme tout le monde je pense, mais je ne voyais jamais l'importance que cela pouvait avoir en société.

Un autre exemple de jeu. Après la conversation en présentielle, la conversation téléphonique. Comment doit on se comporter au téléphone. Sachant que l'interlocuteur ne nous voit pas, il faut être bien plus précis sur nos propos, chose que j'ai tendance à oublier de faire. Il en va de même pour la correspondance manuscrite.

Nous avons aussi des cours sur les relations sociales et les codes de la linguistique. La plupart du temps, j'ai une voix monotone pour tout exprimer alors qu'il existe plusieurs intonations de voix pour dire ce que l'on pense sans forcément faire de longs discours. Apprendre à décrypter la mimique gestuelle est importante aussi.

Enfin, pour les demandeurs, il y a les interactions dans le couples. Nous n'étions que deux à faire cette séance mais je ne l'ai faite qu'une fois vu qu'après, la psy demandait au partenaire de participer. Je n'avais aucune envie que Cécile vienne assister à ce genre de chose.

 

C'est ce que je fais pendant des demie journée en CMP avec ma psy. Mon psychiatre lui constate les résultats, je ne le vois que très peu.

Pour les médicaments, je commence à tous les connaître ainsi que leur effets indésirables et leur dose maxi, je vais chez mon généraliste pour les ordonnances à présent.

 

Je ne dis pas que les séances chez le psy sont une partie de plaisir. Il m'arrive souvent de ne pas y aller parce que je n'ai pas envie de jouer à ces jeux la. La communication avec des gens que l'on ne connaît pas est difficile et garder des relations encore plus. Même si la psy m'encourage, je n'ai tout bonnement pas envie de le faire car cela m'angoisse encore plus que je ne le suis déjà.

 

L'angoisse est un symptôme terrible qui engendre toute une série d'emmerdes sur le plan émotionel mais également sur le plan physique : impossibilité de manger parce qu'on a l'impression d'avoir une boule dans la gorge, sensation d'oppression et de peur, crise de tétanie, réaction cutané et j'en passe.

Bref, le meilleur soin pour un schizoïde reste la tranquillité, le calme et surtout respecter son choix de se sentir seul pendant un petit moment.

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16 avril 2012 1 16 /04 /avril /2012 15:53

Chapitre 2 : La première crise


 

Il faisait très mauvais cette journée là. On se serait cru en plein mois de janvier, il pleuvait beaucoup mais dans la soirée le vent s'est levé. Il ne pleuvait plus mais il faisait très frais. J'avais joué aux cartes avec d'autres patients, j'ai discuté avec un homme d'une cinquantaine d'années atteint d'une dépression grave. Il avait perdu son travail et était en plein divorce. Il aimait beaucoup parler de l'astronomie et nous sommes tombés sur ce sujet au fil de la conversation. J'ai passé une bonne journée malgré le fait que nous n'ayons pas pu sortir prendre l'air. J'aimais bien sortir un peu pour boire un café dehors. Seulement le soir, elle était là, seule. Elle avait les yeux rouges. Elle est venu me voir et a dit vouloir simplement me parler. J'ai accepté car je savais qu'elle avait pleuré, je ne me sentais pas de lui dire de partir, surtout que j'étais de bonne humeur. Nous nous sommes assis à côté de la baie vitrée. Elle me parla d'elle.


J'apprenais qu'elle était dépendante au niveau affectif et qu'elle était là parce qu'elle faisait une grosse dépression suite à de nombreuses ruptures qui se sont mal passées. Sa dépendance empiétait sur sa vie. Je lui ai dis pourquoi je étais ici moi aussi. Elle comprend mieux mon attitude même si elle avoue ne pas connaître mon trouble. Au fil du discours, je la sens de plus en plus triste, sa voix se serre et finalement elle pleure. C'est venu comme ça, nous n'avions abordés aucun sujets tristes pourtant. Elle s'agrippe à mon bras puis m'enlace. Je n'aime pas du tout la tournure que cela prend et je la repousse. Je lui dis clairement « Non », d'un ton un peu sec. Ses pleurs redoublent d'intensité. Je me lève brusquement, faisant bruyamment tomber la chaise. Une infirmière vient à son aide. Elle était par terre, la tête dans ses bras. En la regardant, je me suis sentis mal. L'infirmier me prend par les bras et m'emmène dans le couloir. Je lui dis que je ne veux plus voir cette fille, qu'elle m'angoisse beaucoup trop, elle ne comprend pas que je n'aime pas les contacts si intimes avec des gens dont je ne connais rien. Mon débit de parole est impressionnant et l'infirmier ne parvient pas à me calmer. Je m'assois dans le couloir, contre un mur. Il me demande de respirer profondément, de me détendre, qu'elle n'allait plus m'approcher. Seulement j'étais en pleine crise d'angoisse et je sentais que je faisais de la spasmophilie. Les muscles de mes jambes tremblaient tout seuls. Je la vois passer dans le même couloir. Une infirmière lui prend un bras, un infirmier l'autre. Elle pleure toujours. Elle donne un coup de coude à l'infirmière puis lui frappe le bras et s'écroule à quelque mètres de moi. L'infirmier près de moi commence à crier afin qu'on la relève et qu'on l'emmène plus loin. Sa voix résonne dans le couloir. Au final, je pleure aussi. Cela faisait longtemps mais le stress était tellement fort que je n'ai pas pu me retenir. Au bout d'un moment, je n'entends plus rien. J'apprendrais plus tard que j'avais fais un malaise.

Je me réveille le lendemain matin dans mon lit. J'appelle alors quelqu'un pour venir me lever, je n'y arrive pas tout seul. La matiné suivit son court. Je suis resté toute la journée dans ma chambre, ma mère est venu me voir à midi.

Je ne verrais plus Cécile pendant 3 jours.

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15 avril 2012 7 15 /04 /avril /2012 22:14

Chapitre 1 : La rencontre


 

Je vais raconter un peu comment s'est passé ma rencontre avec ma petite amie. J'ai mis du temps à l'appeler comme ça. Au début c'était "mon amie", "ma conjointe", "ma collocataire" et un jour j'ai sortis "Salut, tiens j'te présente ma copine". Moi surpris, elle surprise. Finalement j'avais acquis la notion de ce qu'était une petite amie. Youhou. 

 

 

J'ai rencontré une fille.

Je ne l'avais pas encore remarqué mais d'après ce que l'on m'a dit par la suite, elle était là avant moi. Elle n'avait pas l'air bien, comme désorientée et une infirmière était à ses côtés quand elle entra dans la salle commune. Moi, j'étais dans mon coin habituel en face de l'infirmier de garde avec un livre. Je lisais Le Banquet de Sophocle, au programme de l'année prochaine, un thé était en train de refroidir sur la petite table basse devant moi. Il n'y avait que le bruit des faibles conversations qui résonnait dans la salle. J'étais tranquille et bien du moins, jusqu'à ce qu'elle s'approche de moi. Elle entama la conversation en me demandant ce que je lisais. Je lui ai  répondu sans détacher mon regard du livre. Il arrive que des patients viennent vous voir pour quelque chose ou pour un rien mais ils sont facilement découragés face à moi.

Pas elle.

La conversation continua, elle enchaîna les questions sans importance et commença à me parler de sa vie, de ses études, de son expérience en psychiatrie. Son discours ne m'intéressait pas le moins du monde. Je continuais le jeu de l'ignorance mais il n'avait pas l'air de fonctionner avec elle. Elle me dit alors qu'elle s'appelait Cécile puis me demanda mon nom. Je ne répondis pas. Elle insista et pour s'amuser, mit sa main sur la mienne que j'enlèvai brutalement. Je commençais à avoir peur, j'eu une montée d'angoisse. Mon souffle s’accélerra, je suais. Elle continua son petit jeu, se lèva et se mit face à moi. Elle eu visiblement très envie de me dire quelque chose. Je m'enfonçais dans ma chaise, le livre tomba de mes mains. Je ne pu m'empêcher de la regarder comme une créature bizarre alors qu'elle eu l'air de s'inquiéter pour moi. L'infirmier arriva, il la prit par les épaules et la reconduisit à sa place, doucement. Je les suivais du regard. On dirait qu'elle comprenais ce qu'il lui disait puisqu'elle acquiesça plusieurs fois de suite. L'infirmier revint ensuite me voir et il me demanda comment ça allait. Je vais mal. Il me leva de mon siège et interpella une infirmière en me ramenant à ma chambre. J'y suis resté jusqu'au lendemain avec une double dose d'anxiolytiques au coucher.


Au matin, je demande à l'infirmier si la fille d'hier est encore dans la salle. Il me répond que oui mais qu'il lui a bien expliqué mon cas et qu'il me surveillait, que je ne devais pas rester coucher toute la journée. Je demande à téléphoner à ma mère, chose faite dans le quart d'heure qui suit. Celle-ci me dit de rester calme avec elle et de lui dire si jamais elle me dérangeait. Je faisais ça d'habitude et c'est vrai que ça avait bien fonctionné. Un peu plus rassuré, je retourne en salle. Elle est là, assise sur une chaise en rotin en train de discuter avec une autre fille. A vu de nez, nous avons le même age tous les deux. Je retourne à ma place habituelle, mon livre est sur la table, l'infirmier me demande si je veux un thé. Tout redevient normal.

Cécile ne me parlera pas de la journée, mais nos regards se sont plusieurs fois croisés.

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Présentation

  • : Récit d'un schizoïde
  • : J'ai décidé d'ouvrir ce blog et de laisser mon témoignage sur ma vie en tant que schizoïde au quotidien. Il pourrait être utile à tous ceux qui souffrent de la même pathologie, afin de découvrir les autres sous un angle différent, ainsi qu'à leurs proches qui pourraient être à même de mieux les comprendre.
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